Tourbillon, la ruche du social, produit ses premiers miels

La nouvelle Renfile de la rive gauche et une blanchisserie sont inaugurées à Plan-les-Ouates. Et ce n’est qu’un début.

Tribune de Genève | Eric Budry | Publié le 24.08.2021

Un, deux, trois: chinez! Dès samedi, la nouvelle Renfile de la Rive gauche recevra ses clients dans l’espace Tourbillon, situé dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates. Inaugurée mardi en même temps qu’une blanchisserie fruit de la synergie entre trois entreprises sociales, la brocante du Centre social protestant (CPS) a pris place dans un complexe flambant neuf de 33’000 mètres carrés appelé à devenir une véritable ruche du social. Pas moins de dix organisations se répartiront en effet l’espace dans deux bâtiments: 022 Familles, le CSP, Clair Bois, la Croix-Rouge genevoise, FIDES (une émanation de la Fondation Wilsdorf), Ensemble, Partage PRO, Trajets et Genèveroule.

«C’est un campus que nous construisons aujourd’hui, un campus social», a ainsi pu déclarer le conseiller d’État Thierry Apothéloz lors de l’inauguration. Pour le responsable cantonal de la Cohésion sociale, Tourbillon est un modèle social à tous les niveaux, y compris en termes de développement durable puisque tout est conçu pour économiser l’énergie et produire le moins de déchets possibles. Mais sa mission première est l’insertion de celles et ceux qui sont exclus du marché du travail: «Le projet est conçu pour donner du travail à des personnes en difficulté et les accompagner», a ajouté le conseiller d’État.

«Le club des dix»

La photo souvenir de l’inauguration, avec, de gauche à droite, Alain Bolle (CSP), Thierry Apothéloz, Ivan Haro (PRO), Nicolas Rebetez (Trajet), Pierre Coucourde (Clair Bois) et Fabienne Monbaron (maire Plan-les-Ouates).
FRANK MENTHA

Prenant également la parole, Alain Bolle, le directeur du CSP, s’est réjoui que ce qui n’était qu’un projet durant quatre ans se concrétise enfin. Surnommant affectueusement les dix entités concernées «le club des dix», le directeur a insisté sur leur volonté commune de collaborer et de trouver des synergies. L’idée de Tourbillon est du reste née des besoins convergents de Clair Bois, de Pro et de Trajets pour leurs activités de blanchisserie. Alors que chaque institution en possédait une, elles ont uni leur force et leurs compétences pour en créer une seule à Tourbillon.

Le projet, c’est de poursuivre dans cette voie et ne pas se contenter de partager des locaux. Cette mutualisation des savoir-faire en un même lieu est un projet pilote «visant à favoriser l’innovation sociale à travers le partage de compétences et de collaborations inédites».

Rien n’aurait toutefois pu voir le jour sans l’aide de la Fondation Wilsdorf, ou plus exactement de la Fondation immobilière pour le développement des entreprises sociales (FIDES) qu’elle a créée en 2017 en lien direct avec Tourbillon. Toujours aussi discrète dans sa communication, la Fondation Wilsdorf n’entend toujours pas être citée malgré son indispensable appui.

Propre en ordre

Inaccessible au public, la Blanchisserie entrera en fonction en septembre. Elle peut traiter jusqu’à 4 tonnes de linge par jour et emploiera 50 personnes au départ, puis jusqu’à 100. «Notre objectif n’est pas d’être aussi compétitif qu’une blanchisserie industrielle, dans laquelle le traitement du linge est fortement automatisé, a précisé Alain Leder, son directeur. Pour nous, l’humain, la responsabilité sociale, la démarche d’inclusion et d’intégration restent centraux.»

Ce credo n’est évidemment pas propre à cette entité. C’est au contraire le dénominateur commun à tous les membres du «club des dix».

Le conseiller d’État Thierry Apothéloz à l’heure de la lessive devant les impressionnantes machines à laver de la Blanchisserie.
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«C’est un campus que nous construisons aujourd’hui, un campus social.»

Thierry Apothéloz, conseiller d’État responsable du Département de la cohésion sociale.

Source : Tribune de Genève

Crédits photos : FRANK MENTHA