(Re)dessine-moi une zone industrielle

Rédaction Bilan | Julien de Weck | 22.09.2022

Le site industriel reste accessible au public, avec une place centrale pour les usagers. DR
Le site industriel reste accessible au public, avec une place centrale pour les usagers. DR

Face à l’exiguïté du territoire suisse, les zones industrielles sont appelées à être repensées. Comment se conçoit un parc industriel multimodal qui répond aux besoins des entreprises tout en intégrant les enjeux d’urbanité? Éléments de réponse avec le projet RUBIX, des architectes de Giuli & Portier (dGPa) et de l’investisseur RE Capital.

Cet enfant du Covid, conceptualisé durant la pandémie en télétravail, va proposer 47’000 m2 d’espaces modulables et aménageables sur mesure selon les domaines d’activité. Le concept aux multiples typologies de surfaces sera livré en 2025. Il doit redessiner le visage de la zone industrielle de Meyrin-Satigny (ZIMEYSA), aux portes de la ville.

Comment a été conçu le projet?

Jean-Claude Portier (dGPa): Notre ambition était de créer une pièce urbaine. Nous pensions depuis des années que la zone industrielle du canton de Genève va évoluer vers des sites extrêmement qualitatifs, au regard de l’exiguïté de son territoire. Cela pour éviter des zones où se succèdent dépôt, bureaux d’exploitation, camions et offrir des services à un secteur qui va accueillir entre 1500 et 2000 personnes sur site, sans compter les résidents alentour qui bénéficieront de la voie verte. Nous avons donc imaginé un site industriel, mais accessible au public, avec une place centrale pour les usagers et une galette commerciale qui fait aujourd’hui défaut au périmètre. Avec une vision à long terme.

Johannes Gerzain (RE Capital): Cette notion est cruciale aujourd’hui, car les sites de cette taille sont constitués de matériaux au coût énergétique conséquent. La période d’amortissement s’étale sur de nombreuses années en assurant une pérennité structurelle aux bâtiments. Nous avons réuni une table d’experts avant de présenter le projet aux autorités. dGPa pour la partie design et conseil, mais également SPGI, l’agent immobilier qui est au cœur des transactions de la zone actuelle et connaît parfaitement les besoins techniques du marché. Enfin le constructeur, HRS. Chaque partie prenante a pu challenger l’ensemble du design du projet.

Fiche technique

  • Parcelle de 21’000 m2
  • 47’000 m2 de surface

  • Entre 1500 et 2000 emplois attendus sur zone

  • Architectes: de Giuli & Portier Architectes

 

  • Investisseur et maître d’ouvrage: RE Capital
  • Maître d’oeuvre: HRS

  • Commercialisation: SPGI

  • Livraison: 2025

“Il y a aujourd’hui une responsabilité accrue dans la pérennisation des structures et plus particulièrement les structures porteuses des bâtiments, très énergivores.”

Jean-Claude Portier, de Giuli & Portier Architectes (dGPa)

Où en est la commercialisation?

(J.G.) SPGI a un bail en cours de signature pour un quart du projet total, soit un peu plus d’un tiers du bâtiment principal. Cette future signature confirme un pressentiment: offrir un concept avec plusieurs typologies de surfaces. Des surfaces de stockage, industrielles, des accès logistiques, des surfaces administratives. Cette entreprise recherchait un site qui réponde à l’ensemble de ces besoins. Le bâtiment propose un panel de surfaces différentes qui adresse l’ensemble des besoins de l’utilisateur, ce qui lui permet de localiser ou relocaliser l’ensemble de ses activités, lui et ses sous-traitants.

Rubix, 47’000 m2 d’espaces modulables et aménageables sur mesure selon les domaines d’activité. DR
Rubix, 47’000 m2 d’espaces modulables et aménageables sur mesure selon les domaines d’activité. DR

Quelles sont les conséquences de l’explosion du prix des matières premières sur un tel chantier?

(J.G) Nous échangeons régulièrement avec notre partenaire HRS, ce sont eux qui sont le plus impactés par les coûts de matériaux. Aujourd’hui, le fait d’avoir du temps devant soi permet de gérer de manière dynamique les commandes et anticiper chacune des étapes du projet.

Julien de Weck est journaliste, rédacteur en chef du magazine Bilan. Passé par la banque et la photographie, le print et les Internets. Histoires(s), défis d’aujourd’hui et solutions de demain.