La Pièce Urbaine du Plantin franchit un cap décisif.
Le 18 octobre, la Fondation pour les terrains industriels de Genève (FTI) a présenté le projet lauréat des mandats d’étude parallèles (MEP) portant sur la valorisation d’une partie de la pièce urbaine (PU) du Plantin, à Meyrin. Destiné aux PME et aux artisans, l’ouvrage qui en sera issu est en soi un événement : il sera le premier objet pensé, développé et construit en partant du concept de pièce urbaine de la FTI.
Rédaction FTI | 18 octobre 2021
Mais de quoi parle-t-on ?
Depuis 2019, la FTI a développé une nouvelle unité de valorisation territoriale, un échelon intermédiaire entre la zone industrielle et la parcelle : la pièce urbaine qui, en définissant des portions de périmètres industriels, facilite le développement concerté de ce secteur.
Concrètement, une pièce urbaine sera identifiée puis constituée en réunissant plusieurs parcelles dans le cadre d’un projet, afin d’optimiser l’utilisation du foncier et favoriser l’émergence de synergies. Dans ce cadre de réflexion, le tout représente plus que la somme de ses parties. C’est donc bel et bien un outil de gestion du changement basé sur la réalité du terrain.
N’est pas pièce urbaine qui veut ! Elle doit être dotée d’une image directrice, d’une convention de mise en œuvre qui engage les propriétaires ainsi que d’un organisme dédié à son amélioration et sa gestion. Par ailleurs, la PU est présentée à l’ensemble des parties prenantes (communes, services de l’Etat, entreprises, voisinage).
L’exemple du Plantin
Située sur territoire meyrinois, la Pièce Urbaine du Plantin est délimitée par la route de Meyrin, le chemin du Plantin, la rue Cardinal-Journet et le chemin de la Ramée. Composée de parcelles représentant un total d’environ 32’120 m2, elle est occupée par des bâtiments anciens, en propriété privée et en DDP. Cet ensemble hétérogène, constitué au fil des décennies, était un candidat idéal à une opération d’optimisation foncière.
Dans un tel contexte, la mission de la FTI revient à accélérer la mutation de cette PU, avec intelligence et créativité. L’objectif est double. Tout d’abord mettre en œuvre les intentions du plan directeur de la ZDAM* de Meyrin Satigny – au cœur de laquelle elle est située. Ensuite, il est question de loger des artisans dans des conditions optimales – et à des loyers abordables ! Il convient de rappeler que la mutation en cours du PAV nécessite de trouver des alternatives à nombre d’entreprises et d’ateliers, dans un contexte de rareté du foncier.
Mandats d’étude parallèles
En tant que maitre d’ouvrage, la FTI, épaulée dans cette démarche par l’expertise de M&R CONSEILS, a lancé et organisé une procédure de mandats d’étude parallèles, soumise aux règlements sur les marchés publics.
Ce MEP cible l’un des éléments constitutifs du futur de la Pièce Urbaine du Plantin, à savoir un ouvrage destiné à l’artisanat et à l’industrie. Ses lignes directrices ont été réunies dans le cahier des charges adressé aux soumissionnaires :
- Ce bâtiment sera destiné à des PME et des artisans, composé de dépôts avec places de parc en sous-sol, ateliers en rez et locaux pour de l’artisanat-technologie dans les étages.
- La construction devra être économique afin de permettre des loyers abordables.
- Elle devra être pensée pour durer en privilégiant la flexibilité des surfaces.
- Les trois dimensions du développement durable occuperont une place centrale. Le recours aux énergies renouvelables et leur optimisation devront être particulièrement développés, de même que l’incitation à la mobilité douce.
- A cela s’ajoute la mutualisation des services et des infrastructures avec les futurs éléments constitutifs de la pièce urbaine (parkings, installations énergétiques, …).
And the winner is …
Quatre pools de mandataires finalistes réunissant architectes et ingénieurs ont été retenus. Auditionnés par un collège d’experts, ils ont été départagés selon quatre critères :
- Economicité du projet
- Qualités techniques et planification
- Valorisation énergétique et transition écologique
- Qualité urbanistique architecturale et fonctionnelle
Au terme du processus, le projet L’Atelier porté par DI-a designalab, Itten+Brechbühl, AB ingénieurs SA et BG ingénieurs Conseils a remporté le MEP. Il s’est démarqué notamment par une architecture innovante et flexible. A cela s’ajoute une réflexion urbanistique très aboutie portant sur l’intégration du bâtiment dans son environnement immédiat et une approche sérieuse en matière de durabilité.
Président du jury, architecte EPFL, Patrick Devanthery précise :
“Malgré les contraintes, le défi a été relevé de manière magistrale par tous les concurrents, parfois avec un peu d’emphase, parfois de retenue. Avec le projet lauréat, l’équilibre est atteint, les réponses aux exigences formulées sont adéquates, aux compromis difficiles.”
Patricl Devanthery
La projet devrait passer en phase de réalisation en 2024.
Pour la FTI, cette première pièce urbaine est en passe de tenir ses promesses. Elle illustre les possibilités offertes par la planification concertée entre maîtres d’ouvrage et constitue une réponse opérationnelle aux enjeux de densité et de mixité programmatique (tertiaire, secondaire), de mutualisation et d’amélioration de la qualité de vie et de travail des entreprises. Une première qui ne restera pas isolée – d’autres projets articulés autour du concept de pièce urbaine sont en voie d’élaboration, par exemple du côté du futur écoParc des Cherpines.
Les projets seront exposés au Pavillon SICLI jusqu’au 28 octobre 2021. L’exposition sera ouverte au public du lundi au vendredi, de 17h à 20h.
*Zone de développement industriel ou d’activités mixtes
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