PAV: le moment de se poser des questions

Les entreprises du secteur Praille-Acacias-Vernets doivent commencer à réfléchir à leur avenir, car des changements vont se produire sur le terrain dans les années à venir, prévient Yves Cretegny, directeur de la Fondation pour les terrains industriels de Genève.

 

Pierre Cormon

 

Alors que cela fait une douzaine d’années que le projet de réaménagement urbain Praille-Acacias-Vernets (PAV) a été lancé, sans bouleversement visible sur le terrain, les entreprises de la zone peuvent penser qu’elles ont encore beaucoup de temps pour réfléchir à la manière de s’y adapter. Ce serait une erreur, car des changements pourraient les affecter dans un horizon de quelques années, a prévenu Yves Cretegny, directeur de la Fondation pour les terrains industriels de Genève (Fil). Il était l’invité de l’assemblée générale de la section genevoise de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG).

Les réflexions ont en effet beaucoup progressé. On a une image nettement plus précise de ce que seront les nouveaux quartiers. « J’insiste toujours là-dessus : il n’y aura pas un nouveau quartier PAV, mais des nouveaux quartiers », a souligné Stéphane Thiébaud, directeur du projet. Les Vernets, les Acacias et Grosselin connaîtront une prédominance de logements, alors que Praille Ouest sera consacré aux grandes infrastructures ferroviaires et routières et deviendra un pôle logistique. L’Etoile, lieu emblématique du projet, mêlera logements, activités tertiaires et équipements publics. C’est L’ETOILE mêlera logements, activités tertiaires et équipements publics. C’est notamment là que devrait être construit le nouveau Palais de justice.

Mille six cent cinquante entreprises sont actuellement logées sur le périmètre du PAV ; elles emploient vingt mille personnes. Cinq mille emplois devraient rester dans les bâtiments qu’ils occupent actuellement ; c’est par exemple le cas de ceux du centre Rolex. Quinze mille emplois devraient déménager, que ce soit dans le périmètre ou ailleurs. « La clé du projet, c’est que ces déménagements ne se feront pas à foncier égal », explique Yves Cretegny. On en profitera pour densifier, pour grouper certaines entreprises, pour repenser l’aménagement. Cette nouvelle approche est déjà visible dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates, qui compte de nombreux immeubles industriels permettant une utilisation du sol beaucoup plus dense que dans les zones plus traditionnelles.

Les entreprises du secteur doivent donc commencer à se poser les bonnes questions. Car, selon le type d’activité qu’elles exercent, même si elles sont au bénéfice d’un droit de superficie de longue durée, elles pourraient ne plus se sentir très à l’aise dans le nouvel environnement. Une entreprise générant un trafic intense de poids lourds pourrait par exemple avoir de la peine à s’intégrer dans un quartier d’habitation. Des difficultés de stationnement pourraient également apparaître.

La Fondation pour les terrains industriels planifie ces déménagements selon trois horizons. A court terme, elle dispose de septante à cent mille mètres carrés de surface disponible. Dans un horizon de trois à cinq ans, deux cent mille mètres carrés seront en cours de construction. Enfin, à plus long terme, de nouvelles zones industrielles sont planifiées, par exemple en bordure de la ZIMEYSA.

 

Source : Entreprise romande