Rédaction immobilier.ch | Julie Müller-Pellegrini | 30 octobre 2025

Contrainte de quitter Lancy, cette illustre charpenterie a transformé une épreuve en opportunité. Son usine, désormais chauffée par ses propres déchets de bois et équipée d’un robot unique dans le canton, symbolise le renouveau d’un secteur artisanal en quête d’innovation et de durabilité.
Vernier, le bois a désormais un parfum de modernité. Les Ateliers Casaï, figure emblématique de la charpente genevoise depuis 165 ans, ont inauguré leur nouveau site au chemin Grenet 22 avec plus de 400 convives début octobre. Une renaissance pour cette entreprise qui conjugue désormais héritage artisanal et technologie de pointe.
Un projet né de la persévérance
Il faut dire que la route a été longue et sinueuse avant de s’installer dans cette halle flambant neuve. Puisqu’après plus de 65 ans passés à Lancy, l’entreprise dirigée par Thierry Ravagnani a été sommée de déménager de son emplacement historique à la suite d’un nouveau plan de quartier. «Du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec la peur de tout perdre et 60 employés sous ma responsabilité», se souvient le patron. Sept années de démarches administratives, d’appels et de négociations seront alors nécessaires à l’entrepreneur pour trouver un terrain (appartenant à la Fondation pour les Terrains Industriels, FTI) et aboutir à ce nouvel écrin de 1100 m2, au cœur de la zone industrielle verniolane. «Il a fallu montrer patte blanche, garder un moral d’acier, ne jamais baisser les bras, même quand tout risquait de s’arrêter», se confie-t-il.
Toutefois, le résultat en valait la peine: des ateliers spacieux, lumineux, pensés pour le travail du bois à grande échelle et surtout, un bâtiment HPE-rénovation (haute performance énergétique), premier du genre pour la FTI. Auparavant dédié au tri des déchets, le lieu a été repensé, rallongé de 20 mètres, et rénové pour être entièrement autonome en énergie. Celui-ci est donc chauffé à présent grâce aux résidus de bois transformés en briquettes et sera bientôt alimenté par 1000 m2 de panneaux photovoltaïques censés produire jusqu’à 350’000 kWh par an.