Rédaction Tribune de Genève | Marc Bretton | 06.01.2025
La ministre centriste de l’Économie, Delphine Bachmann, annonce un plan directeur de l’innovation. Extraits de l’interview publiée dans la Tribune de Genève.
Comment va l’économie genevoise? À ce stade plutôt bien et 2025 s’annonce positive, puisque la Banque cantonale annonce une croissance de 2% du PIB. En même temps, les incertitudes sont nombreuses et l’économie reste travaillée par des mutations structurelles. «Il faut nous adapter maintenant pour que notre économie soit aussi prospère dans dix ans qu’aujourd’hui», explique Delphine Bachmann, qui nous livre ses projets. (…)
(…) Nous devons soutenir le secteur industriel et pas qu’en parole! Je pense aux financements d’études de faisabilité ou à la création de prototypes. C’est ce que fait l’OPI, l’Office de promotion des industries et des technologies, qui dépend de mon département, et où j’ai voulu faire cette interview. Mais il faut aussi intensifier les outils existants. L’État peut aussi assurer un rôle de coaching en mettant en réseau l’industrie et le monde académique par l’intermédiaire de l’université et des hautes écoles. Toutes les entreprises, en particulier les petites, n’ont pas le réseau leur permettant de mutualiser ce type de collaborations ô combien importantes pour toutes les parties.
L’innovation, ça ne se décrète pas…
Vous avez raison! Nous sommes en train d’élaborer un plan directeur de l’innovation, qui sera présenté officiellement en mars. Il prévoit trois axes d’intervention: une augmentation des investissements publics ciblés, puisque chaque franc public investi déclenche 30 francs d’investissements privés. Un travail sur les infrastructures, notamment à destination des start-up, qui ont besoin d’espaces équipés dotés d’équipements spécifiques et de locaux favorisant les échanges pour avancer. Et finalement, une action de valorisation de notre écosystème, qui comprend des jeunes entreprises très prometteuses, comme Proton par exemple ou OneDoc. Pour le détail des mesures qui seront mises en œuvre, rendez-vous début mars.
Vous voulez aussi agir sur les RHT?
Nous devons aussi nous intéresser aux zones industrielles qui représentent 3% du territoire cantonal et 80’000 emplois. Il faut absolument les préserver. Aujourd’hui, 200 entreprises cherchent à s’installer sur la Rive gauche. Que leur proposer? Ce débat devra être mené avec la Fondation pour les terrains industriels dans le cadre du nouveau plan directeur cantonal.
Les mesures de RHT (ndlr: réduction des horaires de travail, à savoir chômage partiel) devraient aussi être modernisées pour soutenir autrement les entreprises en difficulté. Aujourd’hui, elles peuvent être couplées à des mesures de formation des employés, même si c’est malheureusement très peu utilisé dans notre canton. (…)