Spécialisée dans l’étude et la réalisation d’objets en inox, aluminium et acier, l’entreprise METALOÏD a franchi une étape clé en 2024 en déménageant dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates (ZIPLO), au cœur de l’Espace Tourbillon. Après plus de 20 ans d’activité dans le quartier des Eaux-Vives, ce changement marque une nouvelle phase de développement pour l’entreprise, qui bénéficie désormais d’un environnement plus adapté à ses besoins industriels.
Quels ont été les moteurs de cette décision ? Quels avantages offre cette nouvelle implantation ? Rencontre avec Stéphane Dentand, cofondateur de METALOÏD, qui nous éclaire sur les raisons et les enjeux de ce déménagement.
Pouvez-vous nous présenter brièvement METALOÏD et son activité ?
METALOÏD est née il y a 25 ans. Nous avons créé l’entreprise avec mon associé, Thomas Labarthe, dans nos jeunes années : nous avions respectivement 21 et 23 ans.
L’activité a démarré aux Eaux-Vives. Nous n’étions que deux et nous nous étions promis de rester à deux avec notre camionnette et notre poste à souder sur le pont, mais nous avons assez rapidement compris que c’était devenu ingérable, au vu des projets que nous avions. Les semaines étaient trop courtes et nous avons eu le courage de prendre un premier collaborateur…
Actuellement nous avons passé la trentaine de collaborateurs et le déménagement dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates nous a donné un vrai coup de collier sur notre développement et notre équipement.
Vous produisez des éléments fins, d’une extrême précision, mais également des ouvrages d’exception spectaculaires de grande envergure. Où peut-on les voir ?
La grande majorité de nos ouvrages est visible sur le canton. Nous avons un peu travaillé à l’étranger, mais beaucoup sur Genève en particulier. Nous sommes en train de nous étendre sur le canton de Vaud.
Vous pouvez trouver ces ouvrages sur le bord du lac, dans des villas privées, dans des fondations, des immeubles et des zones publiques.
Pourquoi avoir choisi de vous implanter à la ZIPLO ? Quels avantages offre cette zone industrielle ?
La ZIPLO c’est pour moi le PAV d’il y a 50-70 ans. Nous avions pas mal de réticences à venir en zone industrielle, étant donné que nous étions au centre-ville, avec tous les avantages sociaux que cela amène.
Le fait d’être à la ZIPLO aujourd’hui, et en particulier à l’espace Tourbillon, nous amène l’avantage de la vie industrielle et de l’architecture industrielle, avec les différents accès, les volumes des bâtiments et la cohabitation avec d’autres entreprises du secteur.
À la ZIPLO, nous avons aussi beaucoup de chance de pouvoir avoir d’autres activités, comme la formation professionnelle ou les petits magasins et les restaurants, et nous sommes très proches de la nature, avec l’Aire et Confignon qui bordent la zone.
L’extension de votre domaine d’activité à la tôlerie industrielle est-elle liée à votre nouvelle implantation ?
Nous avons réfléchi à développer l’activité avec des surfaces et une cohérence architecturale qui ont pris un vrai essor avec le nouveau bâtiment.
La tôlerie était une compétence que nous avions sur la base de notre métier. La nouvelle surface nous a permis d’acquérir des machines de pointe, en particulier une découpe laser fibre ainsi qu’une plieuse à commande numérique, qui nous permettent de répondre à des demandes diverses et variées sur nos projets personnels, mais aussi pour d’autres partenaires et d’autres entreprises qui sont sur le site et sur le canton.
Comment votre entreprise interagit-elle avec l’écosystème industriel local ?
Le fait d’être en zone industrielle nous rapproche d’entreprises avec lesquelles nous pouvons collaborer, que ce soit du milieu pharmaceutique ou de l’horlogerie. Il y a d’autres entreprises concurrentes, mais partenaires, avec lesquelles nous travaillons régulièrement. Nous sommes aussi très proches de l’autoroute, qui nous ouvre un spectre très intéressant pour chercher des partenaires et des projets un peu plus loin en Suisse romande.
Par rapport à notre activité, le fait d’être en zone industrielle, nous permet d’être un peu plus visibles que nous l’étions jusqu’à maintenant.
Quel rôle joue la durabilité dans votre métier ? Avez-vous mis en place des initiatives en ce sens ?
Les matières premières que nous achetons – l’acier, l’inox et l’aluminium – sont aujourd’hui jusqu’à 98% recyclées. Tous les déchets sont récupérés et refondus, permettant une utilisation sans limites. Nous sommes systématiquement dans le réemploi de la matière.
Le bois nous complique un peu la vie dans le secteur du bâtiment, parce qu’il a le vent en poupe, mais je pense que nous n’avons pas à rougir de notre secteur, qui permet d’autres choses au niveau du matériau, de la statique et de la partie esthétique qui est très demandée. Par exemple, nous sommes très souvent appelés pour le remplacement de vitrines sur le parc immobilier genevois, en rapport à la transition énergétique.
Qu’en est-il de la formation des apprentis et des jeunes talents dans votre activité ?
Je pense que nous sommes une entreprise modèle sur ce sujet, par rapport à notre taille et notre type d’activité. Nous avons reçu le prix de l’entreprise formatrice en 2021 sur le canton. Nous avons formé des dizaines d’apprentis et nous avons en continu quatre apprentis en matu pro, en dessinateur en construction métallique et en construction métallique. Nous avons une vraie sensibilité sur ce sujet. J’ai personnellement enseigné pendant une quinzaine d’années et je suis très actif dans le monde de la formation professionnelle sur le canton.
Nous estimons que la transmission du métier se fait de cette manière. Il n’y a pas besoin d’être une énorme PME pour y accorder et de l’énergie. Cela fait partie de notre vocation. A savoir que le quartier s’y prête bien, avec la Fondation For Pro qui est dans le même bâtiment que nous, le centre de formation commun des métiers techniques du bâtiment (CFCMBG) qui est aussi accolé à notre activité et les différentes activités d’insertion, en particulier Pro.
Un message à faire passer ?
Je pense qu’il est important de réexpliquer ce qu’est le métier de la construction métallique, car nous sommes confrontés à un métier qui est assez peu connu et qui est très présent sur le marché de la construction.
La construction métallique c’est le parallèle des métiers de la menuiserie, de l’ébénisterie et de la charpente dans le monde du bois et tout cela est rassemblé dans le même métier. Le fait d’avoir un matériau résistant, qui est formable à souhait à chaud ou à froid et qui se soude, amène une originalité très intéressante au niveau des réalisations et permet de ne pas rentrer dans un système de répétition ou de banalité d’ouvrages.
Metaloid SA
Rte de la Galaise 23A
1228 Plan-les-Ouates